Nombre total de pages vues

Évidemment donner la troisième dimension en photo sur ce Journal En Ligne est impossible. De même, la dimension des sculptures n'est que rarement imaginable.
J'espère que ce qui est présenté ici donne une petite idée du résultat de mon violon d'Ingres.

mercredi 21 avril 2010

Comment je conçois ma sculpture?

Lavoisier a dit « Rien ne se crée, tout se transforme. »
En effet, toute réalisation humaine n’est possible que par une utilisation de l’existant.
Un vin, un plat gastronomique, un médicament, un texte, une œuvre picturale, un outil, une idée … une sculpture, ne sont jamais que des assemblages d’éléments bien présents qu’un plaisir de découvrir le caché, l’enfoui, qu’un désir d’exprimer un goût, qu’un besoin de se rendre utile permettent de produire en s’aventurant vers la nouveauté.
Créer, c’est aller au-delà de ce qui se voit, c’est ne pas rester figer au superficiel, c’est fouiner, détourner, composer…
L’Homme est convaincu qu’il mène le monde quand il n’est jamais qu’un utilisateur de ce qu’il a sous la main. L’humilité le grandirait davantage.
Au-delà du visible, tout est à découvrir et ce jeu d’investigation maintient l’esprit en éveil.
L’instant, l’émotion, le hasard, la détermination, le lieu, le souvenir,… donnent des clés pour mettre en valeur autrement ce qui existe déjà et qui n’attend qu’une main, qu’un désir pour se dévoiler.
D’une selle et un guidon de bicyclette, Picasso a montré une tête de taureau.
De quelques couleurs, de quelques notes, d’autres ont donné du bonheur à l’humanité.

J’aime sculpter en laissant un doute sur l‘objet, en lui donnant différentes facettes, en l‘entourant de certaines invraisemblances. Cette technique permet d’offrir au spectateur des représentations différentes selon la lumière selon l’angle de vue, en fonction de son état d’âme et de ses diverses perceptions.
Ma sculpture veut ouvrir l’imagination des curieux et les faire entrer dans un autre monde, de les amener à s’évader un instant en créant leurs propres interprétations, de les contraindre à réagir, et à aller plus loin que ce qu’ils ont sous les yeux pour le transfigurer.

À l’image des êtres humains, mes sculptures viennent de la Nature et sont multiples, imprévisibles, insaisissables, inaccomplies. Elles fuient, se dérobent et réapparaissent. Elles évitent de montrer leur vrai visage. Elles interpellent parfois, elles inquiètent souvent. Bien entendu elles ne se veulent pas réalistes et pourtant chacun voudra leur donner un sens.
J.L.