Nombre total de pages vues

Évidemment donner la troisième dimension en photo sur ce Journal En Ligne est impossible. De même, la dimension des sculptures n'est que rarement imaginable.
J'espère que ce qui est présenté ici donne une petite idée du résultat de mon violon d'Ingres.

lundi 26 mai 2014

l'Albatros


 J'ai réalisé cette sculpture en pensant au
poème de Charles Baudelaire:
L'Albatros
    Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
    Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
    Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
    Le navire glissant sur les gouffres amers.

    A peine les ont-ils déposés sur les planches,
    Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
    Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
    Comme des avirons traîner à côté d'eux.

    Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
    Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
    L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
    L'autre mime en boitant, l'infirme qui volait !

    Le Poète est semblable au prince des nuées
    Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
    Exilé sur le sol au milieu des huées,
    Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Selon le côté par lequel on regarde cette sculpture, on peut y lire:
- un poète déclamant un texte,
- une aile tentant de se déployer,
- une masse inerte assez ridicule.

petit redémarrage

 Dans une vieille souche plus ou moins calcinée, un sanglier m'est apparu que j'ai sorti de là!

Un ami m'a proposé de le débarrasser de très vieux lierres. A force de tailler dans mes trouvailles, j'ai fait vivre un Nixe, personnage des marais dans la mythologie germanique. Il est installé sur un animal bizarre et d'un geste sympathique, il attire les incrédule au fond de l'eau.


Sanglier
Nixe dans un lierre




Maryse et moi avons accepté de répondre au souhait d'une association locale: créer autour des "Fleurs du Mal" de Charles Baudelaire.
Une souche qu'une amie m'a donnée il y a plusieurs années a fini par me mettre à l'ouvrage et j'ai réalisé cette sculpture d'après le poème:

Le mort joyeux

Dans une terre grasse et pleine d'escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde,

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

A travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !


Le côté joyeux.

Vision de Baudelaire